De la rumeur au complotisme, apprendre à évaluer l'information et à aiguiser son sens critique
Qu’est-ce qui se cache derrière ce i contenu dans les sigles familiers (CDI, EMI), affublé d’étranges préfixes (dés-, sur-, més-) ou support du néologisme qui illustre si bien notre société, le mot-valise « infobésité » ?
Qu’il s’agisse de mots ou d’images, à cause de la complexité et des pièges potentiels qu’elle recèle, l’information véhicule ses propres maux et nécessite l’acquisition de compétences spécifiques essentielles pour la formation du citoyen de demain. L’information est changeante et parfois confondue avec ses avatars qui peuvent être trompeurs, et la désinformation sous ses oripeaux attire les plus crédules.
Qu’on en sonde la profondeur, en dénonce les dérives, il nous faut apprendre aux élèves à décrypter l’information sur tout support, à la décortiquer, à identifier des outils pour la valider, pour qu’ils puissent identifier rumeur, hoax, intox, complotisme. Ce n’est pas chose aisée tant ce qui nous sépare de l’information est multiforme : biais cognitifs, intermédiaires aux intentions diverses parfois peu louables, manipulations en tout genre, sans compter la rapidité de diffusion et la viralité des réseaux sociaux. La tâche est ardue et la route est longue...
Sophie Mazet invite à l’«autodéfense intellectuelle » et François-Bernard Huyghe, que nous recevons comme intervenant phare de cette journée, utilise également un vocabulaire guerrier dans son livre La désinformation, les armes du faux (Armand Colin, 2016).
C’est par un accompagnement et une incitation à mettre à distance que l’on pourra éveiller l’esprit critique et apprendre aux élèves à identifier, trier, valider, déjouer les pièges, et cheminer à leurs côtés pour remonter aux sources et démêler l’info de l’intox. C’est la condition pour redonner sens aux mots et aux images et se départir des scories qui polluent notre quotidien informationnel.
Prochaine Journée Académique :
vendredi 27 janvier 2017 à l'Atelier Canopé 13 Marseille